On était parti pour un petit top 5 flamand tout simple, mais on a découvert que les Pays-Bas était un pays plein de surprises et de ressources ! Une contrée, il faut bien l’avouer, injustement ignorée depuis trop longtemps. Les Pays-Bas c’est avant tout un pays historique de l’Eurovision, avec pas moins de 4 victoires à leur actif, tout le monde ne peut pas s’en vanter. Le problème c’est que cette dernière victoire remonte à 1975, et depuis, cela fait 35 ans que les Pays-Bas périclitent à petit feu. Aie Aie aie. La création des demi-finales en 2004 a d’ailleurs été fatale au pays puisque après avoir fait illusion une année, ils n’ont plus jamais réussi à se re-qualifier pour le grand soir. Bon allez, on se ressaisit les gars ! On retrousse nos manches, on fait bien rouler les R de notre jolie langue gutturale, on re-sort les flonflons old school? on envoie nos meilleures soul sisters du Surinam (merci les colonies) et on s’y remet !! A Shalali Shalala on y croit, la résurrection des Pays-Bas c’est pour bientôt.
10. Glennis Grace – My impossible dream (2005)
Vous vous demandiez peut-être ce qu’était devenue Renée de Ally McBeal ? Et bien elle s’est réincarnée en Glennis (quel doux prénom), et a l’honneur d’ouvrir ce top. Glennis faisait partie des grandes favorites en 2005 grâce à sa power ballade de femme de couleur digne dans l’adversité. Vous avez l’impression d’avoir déjà entendu cette chanson 100 fois à l’eurovision ? Possible, mais Glennis s’en fout, elle y croit à mort, et nous avec. Elle fait bien attention à mettre toutes les chances de son coté en citant Martin Luther King en intro (intervention complètement absente de la version studio et rajoutée gratuitement au dernier moment), et surtout en veillant bien à ce que l’attention du spectateur ne faiblisse pas. En faisant par exemple son jogging au ralenti sur le refrain !… On aurait rêvé qu’elle chante sur un vrai tapis de course, en fait. Et bien malgré tout ça, Glennis a méchamment bidé puisqu’elle n’a pas passé les demi-finales. Humiliation supplémentaire pour les Pays-Bas, l’Angleterre a envoyé la même chanson 4 ans plus tard et ça a terminé 5e. Impossible dream indeed.
9. Maggie MacNeal – Amsterdam (1980)
1980 C’est encore l’âge d’or de la Hollande, les victoires sont encore récentes, et suite à un mic-mac d’organisation, c’est à La Haye qu’est organisé le concours. Maggie flaire donc la bonne occase. Elle qui avait déjà représenté les Pays-Bas en duo six ans auparavant (3e place à l’époque) tente tout simplement la bonne vieille stratégie de venir faire la pub de son propre pays. Et ça marche, puisque sa déclaration d’amour patriotique finit à nouveau dans le top 5 ! Cette technique pour attirer les votes est un peu tombée en désuétude aujourd’hui. C’est dommage parce qu’on est très curieux d’entendre les équivalents sur Skopje ou Kiev …. Toute auréolée de la gloire de sa 5e place, M’ame Maggie a enregistré son hymne tout en mots d’amour dans toutes les langues possibles et imaginables, et elle à même été prestigieusement invitée sur le plateau de Pascal Sevran il y a quelques années pour nous chanter sa version en français. Elle est depuis passé d’un extrême à l’autre puisque elle formé avec d’autres candidates flamandes des 80’s le groupe Dutch Divas. On ne sait pas trop en quoi ce nouveau groupe consiste mais avec un nom aussi magique, on les aime déjà.
8. Esther Hart – One good reason (2003)
Quelle petite maline cette Esther. Pas gourde, la fille s’est présentée simultanément aux sélections nationales de deux pays différents en 2002 ! T’as cru que personne allait s’en rendre compte ou quoi ?! Obligée de faire un choix, elle a laissé tomber la présélection anglaise et a tenté la hollandaise. Ce qui est une très bonne idée puisque 1) la concurrence étant moins rude, elle avait plus de chance dans son pays, 2) ca nous a permis de bien rire en voyant que l’Angleterre en a été du coup réduite a envoyer les catastrophiques Jemini, qui ont glané… zéro points ! Esther par contre a charmé tout le monde grâce à son punch, son sourire et sa tenue dorée. Si quelqu’un pouvait d’ailleurs nous expliquer pourquoi à un moment tout le monde s’est habillé de cette même manière (les Treble, les Neiokoso…) ? There’s a fire that burns within us, nous chante-t-elle dès les premiers vers, et ça ce voit. C’est surement ce que pense également le sosie de Tracy d’Hairspray qui danse à sa droite. 13e place.
7. Justine Pelmelay – Blijf zoals je bent (1989)
Lorsqu’elle était encore toute petite, Justine a fait un rêve, qui s’est plus tard réalisé en 1989. Non pas la chute du mur de Berlin, mais sa participation à l’Eurovision, pardi ! Cette fille cachée de Tina Turner vient confirmer que les Pays-Bas doit être avec l’Angleterre le pays à avoir envoyé le plus de candidats noirs, et elle nous sort donc le grand jeu avec son titre « stay the way you are ». Elle prend juste ces paroles un peu trop au pied la lettre (car oui ce sont bien des paroles, et non pas un charabia improvisé en langue imaginaire comme on serait tenté de croire à première écoute) puisqu’elle ne bouge pas d’un centimètre pendant toute la chanson. Le lien avec Tina Turner s’arrête donc là. Peut-être qu’elle était complètement torchée et qu’elle avait juste peur de tomber ? On peut par ailleurs se livrer ici à un grand jeu inédit : chercher à distinguer le couplet du refrain ! Même après une vingtaine d’écoutes (oui, Justine fait partie de nos découvertes récentes), on n’y arrive toujours pas… Justine a en tout cas retenté sa chance en vain en 2005, l’année de Glennis Grace. Vous pouvez rajouter ici la blague raciste de votre choix. La légende veut en tout cas que ce soit la toute dernière note de la chanson qui ait privée Justine de podium. Dites nous ce que vous en pensez ! 15e place.
6. The Toppers – Shine (2009)
Comme l’Estonie, comme l’Irlande, comme tout les pays qui traversent un jour une phase difficile… il arrive un moment où à force d’éliminations en demi-finale, les Pays-Bas tentent le tout pour le tout, oublient toutes leurs spécificités nationales, et envoient leur candidat de l’absurde. Les demi-finales auront d’ailleurs servi entre autre à ça : à libérer le potentiel comique (involontaire) de chaque pays à force de vouloir à tout prix se faire remarquer visuellement. Voici donc les Toppers, un boys-band du terroir et de l’espace à la fois, avec leur chanson hmm….comment la qualifier ? La vidéo parle d’elle-même. Regardez-là d’abord et dites nous si vous pensez, comme nous, qu’il s’agit d’une chanson sur la radioactivité et sur les gens contaminé par la fuite d’une centrale nucléaire. Le problème avec les Toppers, c’est que malgré la présence d’une Marilyn obèse qui scratch (mots-clés de rêve pour Google) on n’est toujours pas bien sûr qu’il s’agisse vraiment de second degré. Candeur extrême (et inquiétante) ou cynisme light, on hésite encore, mais leur passage à la toute fin de la demi-finale 2009 reste comme un grand moment d’hallucination collective béate. Très impliqué politiquement (!) le groupe à tout de même sérieusement menacé de boycotter la finale si la gay pride de Moscow était annulée. On attend que Dima Bilan en fasse autant. Hé les gars, il fallait peut-être écrire une chanson digne d’aller en finale avant de dire ça ! Bon, ils nous font bien rire, mais leur élimination en demi-finale était inévitable.
5. Mrs Einstein – Niemand heeft nog tijd (1997)
Le candidat hollandais de 1997 (un autre candidat du rire) n’est que questionnements. Qui sont ces mamans en folie ? D’où sortent-elles un nom de groupe aussi débile ? Qui les a laissé gagner leur sélection nationale ? La rousse ressemble-t-elle plus à une version vampire d’Anne Roumanoff ou au cadavre de Ronald McDonald ?... Aujourd’hui encore, le mystère reste entier. Elles ont l’air de bien s’être éclatées en tout cas, avec leur chanson digne d’un vieux générique télé. A l’origine c’était peut-être censé ressembler à un thème de James Bond version vieille école, mais au final ça fait plus penser à une version moisie de Charlie et ses drôles de mémères. Le titre de la chanson signifie « les gens n’ont plus le temps », et vu le rythme stressant de la chanson, on se demande avec inquiétude de quoi elle parle. Plus de temps d’écrire une vraie chanson ? De s’habiller correctement ? De s’épiler ? En tout cas on soupçonne fortement Justice de s’en être inspiré pour leur morceau Stress. 22e place sur 25.
4. Teach-In – Ding a dong (1975)
Après « La la la » (1968), « Boom Bang-a-Bang » (1969), et avant « Diggi-Loo Diggi-Ley » (1984), les Teach-in viennent nous confirmer que, niveau paroles, il n’y a pas toujours besoin d’un cerveau pour gagner à l’Eurovision. On attend donc à l’avenir les chansons à base d’onomatopées, d’imitations d’animaux ou de bruit de pets. Le mérite (ou la honte, au choix), ne leur revient pas puisque la chanson avait déjà été sélectionnée avant même qu’on connaisse le candidat qui l’interpréterait. Mais là où ils se tapent génialement la honte, et les anglophones parmi vous s’en seront peut-être souvenus, c’est que Dong est un mot d’argot anglais pour dire bite ! Maintenant réécoutez la chanson et savourez son tout nouveau sens. Ca n’a en tout cas pas empêché la chanson d’être l’un des plus gros tubes du concours, la consécration étant évidemment la reprise par les Models, ce grand groupe injustement oublié. Comme si c’était sa faute, la pauvre chanteuse (celle des Teach-in) s’est faite virer du groupe juste après. Lancez les rires enregistrés…
3. Ruth Jacott – Vrede (1993)
Groar ! Les Pays-Bas aussi possèdent leur version de poche d’Eartha Kitt, aka la mini-marâtre de la motown. Et comme la vraie, la version flamande possède l’un des plus beaux noms du monde, qu’on a envie de garder longtemps en bouche comme un grand vin. Ruth Jacott. Ruth. Jacott. En 1993 donc, Amsterdam se prononce Funkytown, avec ses costumes entre pates d’eph et Matrix, sa choré on fire (matez les choristes à 1:23!) et surtout, le tout premier scratch de l’histoire du concours ! Et oui, c’est un peu à cause de Ruth qu’on en est arrivée à des choses comme ça. Il fallait bien tout ça pour faire oublier à tous les flamands que les paroles étaient impossiblement absurdes : des voitures amphibies, des pneus anti-pluie et des ampoules à réduction d’énergie (si, si !). Ca manquait juste de monosyllabes pour gagner, ma grande, mais tu étais sur la bonne voie ! Cette 6e place était le moins que tu puisses faire. Allez on s’en remet un petit coup, tous ensemble : Ruth. Jacott.
2. Sieneke – Ik ben verliefd (Sha-la-lie) (2010)
La preuve que les Pays-Bas sont perdus. Un an après avoir envoyé les Toppers, la délégation hollandaise décide en désespoir de cause de faire appel au compositeur du générique flamand des schtroumpfs. Savourez déjà cette information en relisant la phrase plusieurs fois. Cette nouvelle fut accueillie par les eurofans avec une circonspection amusée, mais Monsieur Schtroumpf s’est fâché tout rouge à peine émie l’hypothèse que la chanson pouvait éventuellement contenir quelques grammes de second degré. Que nenni ! Pour la mettre en valeur, on a sorti le plus grand décor jamais construit par le pays (un orgue de barbarie géant de clochard), et une interprète de taille : la mignonne Sieneke (c’est son vrai prénom). Résultat : on se croirait sur le plateau du Pee Wee’s Playhouse Show. La chanson a beau être à la fois un ovni kitsch et une valeur sure retro, elle n’a pas réussi à dépasser le stade des demi-finales (peut-être qu’en remplaçant les marionnettes par Chucky ça aurait été plus marquant ?). Ce qui ne l’a pas empêché de finir à la première place du top 50 hollandais. Et ce qui ne nous empêche pas de l’adorer au point de piocher dans les paroles le nom de notre site ! Vous serez par contre très intéressés d’apprendre que Sieneke est également apprentie coiffeuse ! En tant qu’ex candidate, aura-t-elle un jour l’honneur ultime de coiffer Nanne Grönvall ou Alla Pugacheva ? Vite l’adresse de son salon !!
1. Bernadette – Sing me a song (1983)
Hé, si je recopiais les paroles de Ding-a dong en changeant juste une lettre, vous pensez que les gens vont remarquer ? Sacrée Bernadette, va ! Tu es le sosie officiel de Debbie Harry, et c’est déjà en soi une qualité. Bon par contre, elle n’aurait jamais accepté d’être fringuée en pissenlit pourri. Toi seule pouvais aller aussi haut dans les aigus, et toi seule pouvait oser sortir un improbable « come on » rock’n’roll au beau milieu d’une berceuse du cœur. Tu as eu l’honneur de chanter en 1983, année en or du concours (où tous les candidats chantent devant une sorte de grille de four géante). C’est donc la concurrence qui ta empêchée d’aller plus haut que la 7e place. Ton wikipedia nous dit que depuis tu fais des voix-off pour des films (hein ?), mais pour nous, ta berceuse est ce que ton pays a envoyé de mieux.
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