Shalali Shalala c'est bien évidemment les news les plus croustillantes, mais également une célébration sans fin des mille et unes mer(d)veilles du passé de l'Eurovision! Notre jury professionnel a fouillé pour vous aux plus profond des archives honteuses de chaque pays et vous propose, sous forme de top, ses pépites comme ses gogoleries. Le glam comme le désastre. Et le plus souvent, les deux en même temps.
Commençons notre voyage dans le temps avec la mère de toutes les patries de l'Eurovision : La France. Contrée historique s'il en est, spécialiste de la chanson à texte et de l'absence flagrante d'humour, revenue de toutes les stratégies pour freiner son ringardisme galopant, et devenue en quelque sorte la vielle dame indigne et incontinente de ce concours.
C'est parti!
10. Christine Minier - Les Mots d'amour n'ont pas de dimanche (1987)
Ça ne se devinerait pas forcément mais suite à sa prestation, la jeune Christine a entamé une carrière de coiffeuse/shampouineuse. En effet la place de styliste était déjà occupée par la personne malveillante qui lui avait confectionné sa robe en papier crépon fiesta del sol. Comble du ridicule, le refrain a l'air d'un play-back complétement foiré, alors que c'est chanté en direct. Comment voulez-vous mettre en valeur un aussi beau texte après ça, hein ? 14e place tout de même à l'époque.
9. Dan Ar Braz - Diwanit bugale (1996)
La sélection de Dan Ar Braz cette année là se trouve au confluent des stratégies les plus machiavéliques et foireuses de la part de la France. Le début des années 90 c'est, faut-il le rappeler, l'âge d'or de l'Irlande et ses ballades celtiques aussi subtilement folkloriques qu'un bol de Lucky Charms un soir de st Patrick. Suite à quoi toute l'Europe ou presque s'est découvert des gènes celtiques et a voulu devenir leprechaun à la place des leprechauns. Ça a marché pour certains (la Norvège en 95), mais la France, alors en pleine époque exotique sur le mode "nos dom-toms on du talents" (Kali, Joëlle Ursull, etc...) se paie un bide : les bretons finissent 19e sur 24. On leur accorde la place du cœur car on soupçonne les choristes d'avoir en réalité improvisé toutes les paroles.
8. Profil - Hé hé m'sieurs dames (1980)
Parfois, la France se réveille de manière inexplicable et ose, comble de l'audace, envoyer autre chose qu'une chanteuse solo sur scène. Ça arrive environ une fois par décennie, et ça peut donner le meilleur comme le pire. Parfois les deux en même temps, comme cette précieuse pépite injustement oubliée chantée par des petits troubadours du carnaval! A cheval sur le kitsch 70's des Claudettes et le kitsch ringard des shows des Carpentier. C'est le pays du sourire. 11e sur 19.
7. Nathalie Pâque - J'ai volé la vie (1989)
Cette gamine est tout simplement hideuse. On dirait l'enfant illégitime de la bête du Gévaudan et du prêtre qui met des pin's, là... On ne sait plus très bien s'il faut rire ou pleurer devant sa tronche de gnome hirsute, ou juste se moquer de ses oreilles et de sa chorégraphie de genoux. Mais c'est justement l'alliance entre ce jeune physique ingrat et l'impossibilité des paroles qui rend ce moment magique et hilarant. Quand l'absurde se retrouve transcendé par le débile, cela crée souvent de très grands moments de l'Eurovision. Le jury cherche encore a l'heure actuelle ce que peut bien vouloir dire ce refrain, mais tous s'accordent pour dire que la chanson serait encore plus drôle si elle s'appelait "j'ai violé mamie". Ça a quand même fini 8e, cette merde!
6. Natasha St-Pier - Je n'ai que mon âme (2001)
2001, annus horribilis du concours, a indirectement mis en valeur la toute jeune Natasha, pas encore star à l'époque. On reconnait à priori tout de suite la panoplie habituelle de la gentille chanteuse drapée dans son émotion, mais avec ici un double coup d'éclat pour l'époque : non seulement la chanson est un tube (ce qui n'était pas arrivé depuis dix ans), et elle se permet d'être la toute première candidate française à oser chanter (en partie) en anglais. Outrecuidance que seule une étrangère pouvait se faire pardonner.
5. Cocktail Chic - Européennes (1986)
"Groupe" formée par deux choristes de Dorothée et deux choristes de Claude François (on ne sait plus bien qui est qui), les Cocktail Chic ont permis à la France de réaliser son score le plus pitoyable à l'époque (17e sur 20), lançant ainsi une implacable malédiction sur tous nos futurs candidats. Alors qu'il s'agit avant tout d'une ode visuelle imparable sur l'art de s'habiller comme on le souhaite sans peur du ridicule. Imaginez que votre maman et ses 3 meilleures copines montent un groupe, se lookent en un mélange de Madame Soleil et des Cités d'or, et qu'à 1:30 de la vidéo, elle vous dise "regarde, je passe à la télé et je suis à fooooond".
4. Isabelle Aubret - La Source (1968)
En Mai 68, Isabelle Aubret n'était pas sous les barricades, mais avait déjà l'air vieille. Six ans après avoir gagné l'Eurovision avec Un premier amour, Zaza décide de chanter de sa voix chevrotante une petite comptine sur un viol collectif dans les bois, d'après la légende qui aurait inspiré Bergman pour son film du même nom. Regardez bien, elle commence même à mimer les gestes dès le deuxième couplet, il ne lui manque plus que les marionnettes en chaussettes! Puisqu'elle est toujours vivante, nous lui proposons de revenir chanter face à l'Europe une chanson inspirée d'un autre Bergman (Persona ? Cris et chuchotements ?) ou de tout autre film sur le viol (Irreversible ? Orange mécanique?). 3e place de winneuse.
3. Joëlle Ursull - White and black blues (1990)
Troisième participation de Serge Gainsbourg à l'Eurovision après Poupée de cire et le dadaïste Boum badaboum (on y reviendra). Le début des années 90 c'est un peu l'âge d'or de la France à l'Eurovision, puisqu'on a cartonné en envoyant à peu près tout et n'importe quoi, mais surtout grâce à un certain exotisme colonialiste, complétement cristallisé par Joëlle Ursull (arrivée 2e) et son look de mini-Diana Ross en robe moirée et cheveux afro-maousses. C'est un peu comme si Aimé Césaire s'invitait sans gène chez Guy Lux. Joëlle fut d'ailleurs la première et probablement la dernière candidate à osé danser sur scène. On attend encore celui ou celle qui prendra la relève...
2. Sebastien Tellier - Divine (2008)
Ces dernières années, la France se retrouve, complétement affolée, à tenter tout et n'importe quoi pour changer son image. Après une unique tentative d'humour (Les Fatals picards), et avant le retour des stars (Patricia Kaas) et du zouk (Jessy Matador), on a envoyé ce qu'on avait de plus improbablement branché et décalé, et accessoirement aussi notre meilleure chanson depuis très longtemps. La moulinette du live (et les litres de Jet 27 que Sébastien s'est visiblement enfilés) ne lui rendent pas forcément justice, mais qu'importe, face à ce très joyeux bordel , qu'il soit maitrisé ou non . 18e sur 25.
1. Amina - C'est le dernier qui a parlé qui a raison (1991)
Le 4 mai 1991, Marie Myriam a du avoir bien les boules puisqu'elle a bien failli ne plus être la dernière gagnante française. Amina et son tube sont en effet arrivés 1e ex-æquo...pendant 30 secondes. Jusqu'à ce que les juges cèdent face à l'ouragan suédois Carola. Amina s'en fout, sa performance est tout simplement l'une des plus classe de toute l'histoire du concours. Et Marie Myriam continuera éternellement a être citée.
Commençons notre voyage dans le temps avec la mère de toutes les patries de l'Eurovision : La France. Contrée historique s'il en est, spécialiste de la chanson à texte et de l'absence flagrante d'humour, revenue de toutes les stratégies pour freiner son ringardisme galopant, et devenue en quelque sorte la vielle dame indigne et incontinente de ce concours.
C'est parti!
10. Christine Minier - Les Mots d'amour n'ont pas de dimanche (1987)
Ça ne se devinerait pas forcément mais suite à sa prestation, la jeune Christine a entamé une carrière de coiffeuse/shampouineuse. En effet la place de styliste était déjà occupée par la personne malveillante qui lui avait confectionné sa robe en papier crépon fiesta del sol. Comble du ridicule, le refrain a l'air d'un play-back complétement foiré, alors que c'est chanté en direct. Comment voulez-vous mettre en valeur un aussi beau texte après ça, hein ? 14e place tout de même à l'époque.
9. Dan Ar Braz - Diwanit bugale (1996)
La sélection de Dan Ar Braz cette année là se trouve au confluent des stratégies les plus machiavéliques et foireuses de la part de la France. Le début des années 90 c'est, faut-il le rappeler, l'âge d'or de l'Irlande et ses ballades celtiques aussi subtilement folkloriques qu'un bol de Lucky Charms un soir de st Patrick. Suite à quoi toute l'Europe ou presque s'est découvert des gènes celtiques et a voulu devenir leprechaun à la place des leprechauns. Ça a marché pour certains (la Norvège en 95), mais la France, alors en pleine époque exotique sur le mode "nos dom-toms on du talents" (Kali, Joëlle Ursull, etc...) se paie un bide : les bretons finissent 19e sur 24. On leur accorde la place du cœur car on soupçonne les choristes d'avoir en réalité improvisé toutes les paroles.
8. Profil - Hé hé m'sieurs dames (1980)
Parfois, la France se réveille de manière inexplicable et ose, comble de l'audace, envoyer autre chose qu'une chanteuse solo sur scène. Ça arrive environ une fois par décennie, et ça peut donner le meilleur comme le pire. Parfois les deux en même temps, comme cette précieuse pépite injustement oubliée chantée par des petits troubadours du carnaval! A cheval sur le kitsch 70's des Claudettes et le kitsch ringard des shows des Carpentier. C'est le pays du sourire. 11e sur 19.
7. Nathalie Pâque - J'ai volé la vie (1989)
Cette gamine est tout simplement hideuse. On dirait l'enfant illégitime de la bête du Gévaudan et du prêtre qui met des pin's, là... On ne sait plus très bien s'il faut rire ou pleurer devant sa tronche de gnome hirsute, ou juste se moquer de ses oreilles et de sa chorégraphie de genoux. Mais c'est justement l'alliance entre ce jeune physique ingrat et l'impossibilité des paroles qui rend ce moment magique et hilarant. Quand l'absurde se retrouve transcendé par le débile, cela crée souvent de très grands moments de l'Eurovision. Le jury cherche encore a l'heure actuelle ce que peut bien vouloir dire ce refrain, mais tous s'accordent pour dire que la chanson serait encore plus drôle si elle s'appelait "j'ai violé mamie". Ça a quand même fini 8e, cette merde!
6. Natasha St-Pier - Je n'ai que mon âme (2001)
2001, annus horribilis du concours, a indirectement mis en valeur la toute jeune Natasha, pas encore star à l'époque. On reconnait à priori tout de suite la panoplie habituelle de la gentille chanteuse drapée dans son émotion, mais avec ici un double coup d'éclat pour l'époque : non seulement la chanson est un tube (ce qui n'était pas arrivé depuis dix ans), et elle se permet d'être la toute première candidate française à oser chanter (en partie) en anglais. Outrecuidance que seule une étrangère pouvait se faire pardonner.
5. Cocktail Chic - Européennes (1986)
"Groupe" formée par deux choristes de Dorothée et deux choristes de Claude François (on ne sait plus bien qui est qui), les Cocktail Chic ont permis à la France de réaliser son score le plus pitoyable à l'époque (17e sur 20), lançant ainsi une implacable malédiction sur tous nos futurs candidats. Alors qu'il s'agit avant tout d'une ode visuelle imparable sur l'art de s'habiller comme on le souhaite sans peur du ridicule. Imaginez que votre maman et ses 3 meilleures copines montent un groupe, se lookent en un mélange de Madame Soleil et des Cités d'or, et qu'à 1:30 de la vidéo, elle vous dise "regarde, je passe à la télé et je suis à fooooond".
4. Isabelle Aubret - La Source (1968)
En Mai 68, Isabelle Aubret n'était pas sous les barricades, mais avait déjà l'air vieille. Six ans après avoir gagné l'Eurovision avec Un premier amour, Zaza décide de chanter de sa voix chevrotante une petite comptine sur un viol collectif dans les bois, d'après la légende qui aurait inspiré Bergman pour son film du même nom. Regardez bien, elle commence même à mimer les gestes dès le deuxième couplet, il ne lui manque plus que les marionnettes en chaussettes! Puisqu'elle est toujours vivante, nous lui proposons de revenir chanter face à l'Europe une chanson inspirée d'un autre Bergman (Persona ? Cris et chuchotements ?) ou de tout autre film sur le viol (Irreversible ? Orange mécanique?). 3e place de winneuse.
3. Joëlle Ursull - White and black blues (1990)
Troisième participation de Serge Gainsbourg à l'Eurovision après Poupée de cire et le dadaïste Boum badaboum (on y reviendra). Le début des années 90 c'est un peu l'âge d'or de la France à l'Eurovision, puisqu'on a cartonné en envoyant à peu près tout et n'importe quoi, mais surtout grâce à un certain exotisme colonialiste, complétement cristallisé par Joëlle Ursull (arrivée 2e) et son look de mini-Diana Ross en robe moirée et cheveux afro-maousses. C'est un peu comme si Aimé Césaire s'invitait sans gène chez Guy Lux. Joëlle fut d'ailleurs la première et probablement la dernière candidate à osé danser sur scène. On attend encore celui ou celle qui prendra la relève...
2. Sebastien Tellier - Divine (2008)
Ces dernières années, la France se retrouve, complétement affolée, à tenter tout et n'importe quoi pour changer son image. Après une unique tentative d'humour (Les Fatals picards), et avant le retour des stars (Patricia Kaas) et du zouk (Jessy Matador), on a envoyé ce qu'on avait de plus improbablement branché et décalé, et accessoirement aussi notre meilleure chanson depuis très longtemps. La moulinette du live (et les litres de Jet 27 que Sébastien s'est visiblement enfilés) ne lui rendent pas forcément justice, mais qu'importe, face à ce très joyeux bordel , qu'il soit maitrisé ou non . 18e sur 25.
1. Amina - C'est le dernier qui a parlé qui a raison (1991)
Le 4 mai 1991, Marie Myriam a du avoir bien les boules puisqu'elle a bien failli ne plus être la dernière gagnante française. Amina et son tube sont en effet arrivés 1e ex-æquo...pendant 30 secondes. Jusqu'à ce que les juges cèdent face à l'ouragan suédois Carola. Amina s'en fout, sa performance est tout simplement l'une des plus classe de toute l'histoire du concours. Et Marie Myriam continuera éternellement a être citée.
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