vendredi 23 mars 2012

Retour sur la finale nationale russe !

Jusqu’ici Shalali Shalala ne s’était encore jamais penché en détails sur la finale nationale russe, donnant la priorité à ses chouchous scandinaves ou (les soirs d’égarement et de masochisme) à la Bulgarie ou au Portugal. Cette année nous avons vu tous les candidats russes, et on ne s’en est toujours pas remis. Pas moins de 25 candidats se sont affrontés, et le moins que l’on puisse dire c’est que c’était pas banal. On a vu de tout : d’inévitables ballades homériques, des duos 100% pas crédibles entre pouffes et thons, des rockers-hipsters version foir’fouille, du rap, du folk, un hommage à Michael Jackson, des papillons, des gamines, des vieillardes, beaucoup de jeunes femmes très distinguées, et des noms de groupes aussi curieux que Riff Action Family ou Farinelli Balls. Le dénominateur commun entre tous ces valeureux artistes ? La bêtise profonde. En effet, rarement aura-t-on une finale nationale (tous pays confondus) aussi variée et riche en impayables candidats du rire. On t’a déjà parlé des improbables gagnantes et de leur farandole dance sénile. Histoire de bien enfoncer le clou dans l’œil des incrédules, regardons un peu la concurrence qu’elles ont joyeusement piétinée!


Commençons tout de suite avec notre chouchou, non moins ovni-esque que les dites mamies. L’ultimate candidat de la sélection, l’apothéose naze dans cette grande kermesse de la médiocrité, c’était à nos yeux les Syostry Syo !



Alors là attention c’est du très lourd. Soit deux pouffinnettes fières. Qui font du rap. Avec un accordéon. En français. Tu trouves que rien de tout ça ne va ensemble ? Tu n’as encore rien vu. Je ne sais même pas par où commencer : ce « Joue ma sœur, joue ! » aboyé dès l'intro et tout droit sorti du 9-3, avec des regards noirs plein de street credibility en carton - tout ça pour tousser juste après en plein milieu de la chanson (instant pro). Et cette fausse Lindsay Lohan qui ne s’exprime que par gargarismes... A partir de 2:25, on dirait qu’elle a perdu toute notion de langage et qu’elle ne peut plus s’exprimer que par meuglement comme une femme des cavernes, un peu comme si elle venait de se faire anesthésier chez le dentiste et qu’elle essayait de ravaler sa bave en chantant. Au final ça ressemble juste à une langue imaginaire à base de rots. Non mais écoute, on dirait vraiment qu’elle va gerber à chaque fois qu’elle ouvre la bouche ! Le tout avec l’accordéon en fond (on l’avait oublié). C’est ignoble et magique. La Shalala team en pleure de rire. Avoir l’air aussi indigne et débile, ce n’est pas donné à tout le monde. Les Syostry Syo sont donc les dignes héritières de t.A.T.u., jusqu’au faux smakou à la fin, qu’elles-mêmes n’arrivent pas à prendre au sérieux. Si tu parviens à déchiffrer l’intégralité de ces paroles éructées dans la langue de Molière, tu peux nous les mettre dans les commentaires. 4e place inexplicable.



Et tu n’es pas au bout de tes surprises. Qui d’autre a subi la honte d’être battu par l’équivalent vermeil et amateur de la Schtroumpf party ? Eh bien rien de moins que Dima Bilan ! Dima-la-diva, héros en mousse du concours (arrivé 2e en 2006 et 1er en 2008 avec l'horrible <i>Believe</i>) se présentait à nouveau ce soir là, et faisait figure de favori évident. Dans un grand élan de spontanéité et d’amour de la musique, on l’a obligé à chanter avec Julia Volkovca. Mais oui tu l’as reconnue, c'est la brune des t.A.T.u. ! Alors quand une fausse lesbienne chante le love avec un faux hétéro, ça donne quoi ? Eh bien un duo de merde sur-produit et sans aucune alchimie. Dima a semble-t-il fait des progrès en anglais mais pas en chant. C’était tellement fade et artificiellement calibré pour marcher (à coté, l’Azerbaidjan 2011 c’est du Lee Hazelwood et Nancy Sinatra) qu’on est ravi qu’ils aient perdu. Il parait que la réaction de Dima à l’annonce de sa défaite était priceless. On a dû cligner des yeux au mauvais moment mais on y croit sans problème. 2e place, quand même.



La troisième place a été fort généreusement accordée à ce duo encore plus mal assorti. On a cru à un problème de son sur la vidéo mais non non, ils ont juste oublié de lancer la musique sur scène, semble-t-il. Ah, on me glisse dans l’oreillette que c’est normal, que ce fichier midi au xylophone, très loin en arrière fond EST la musique de ce morceaux, même si ça les oblige à rapper à capella. Pour nous c'est non-musique, non-chanson, non-dignité.



Derrière ce délicat pseudonyme et ses déguisements de décadence ringarde version cabaret SM, les Farinelli Balls ont remué les douloureux souvenirs de tous les horribles candidats avant eux ayant eu la mauvaise idée de mixer du chant lyrique à des boites à rythmes d’Enigma au dance-machine (va faire un tour dans le topic Best of Azerbaïdjan pour te rafraichir la mémoire). Musique classique + androgynes mystiques = trouble de bac à sable qui ne choque plus personne. Allez-vous cacher. A partir de là on ne compte plus les points, leur score était insignifiant, comme tous ceux qui vont suivre.



Vous aviez aimé les papillons biélorusses d’il y a deux ans ? Alors que tout le monde aurait préféré les oublier, la Russie vous offre l’update 2012 : des dandinements de fées golmones qui tripent dans des costumes mi-cirque du soleil mi-Baygon vert. On dirait des drag-quens pourries coincées dans la techno parade la plus ringarde de 93. On aimerait qu’elles empalent Lena par mégarde sur les piques de leur coiffe de cyber-licornes. Qui a pu penser que c’était une bonne idée ? De quel cerveau malade et pervers cette idée de merde a-t-elle jailli ? Plus important encore : peut-on avoir les noms de ces danseuses ? Peut-on devenir leur ami facebook ?



L’amateurisme élevé au rang d’art conceptuel. Grâce à ces clochards sans dignité qui se sont visiblement incrustés sur scène pour improviser leur merdo-mélodie, on se rend compte que le groupe des « garçons » de Nicolas et Cri-cri d’amour aurait tout à fait pu faire l’eurovision. Sauf qu’on est en 2012 quand même là hein, you-hou ! Et puis qui met encore des mèches bleues dans des cheveux bruns ? Existe-t-il quelque chose de plus ringard ? Envoyez-moi tout ça au goulag.



La Russie tente une carte qu’on avait un peu perdu de vue des dernières années à l’eurovision (et qu’on n’était pas pressé de retrouver) : le groupe folklo mystique habillé de blanc, aka la secte chantante. C’est évidemment ridicule et embarrassant. Comme s’il pouvait en être autrement. Qui fait le plus honte a toute sa famille : cette dame de cantine qui surjoue l’extase toute seule , ou le pauvre tonton qui tripe en jouant du flutiau ?



Wow, classe et magie. Magie des putes, magie des seins…. Derrière ces courbes raffinées se cache une femme du monde, pleine de bon goût et de distinction. Même Zahia lui demanderait de marcher deux mètres derrière elle. Heureusement que la chanson est pleine de personnalité par contre !



Bon alors elles visiblement c’était la première fois qu’elles chantaient et montaient sur scène de leur vie. Elles ont fait dernières de la soirée avec un score ridiculement faible. On aime bien la pyjama-party les filles, mais laissez la place aux pros.

Bref tu l’as compris, ce soir-là la Russie avait l’embarras du choix niveau horreurs. De quoi faire plein de très mauvais choix mais Dame Russie a beau être âgée, elle ne manque pas de ressources et s’en tire par une pirouette: les Babushki possédant au moins une certaine dose de candeur rafraichissante. Si jamais tu en veux encore : le résumé intégral est là.

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