mercredi 4 mai 2011

Best of the Best - L'Allemagne


A J-6 de la première demi-finale de l'Eurovision 2011 et à J-10 de la Grande Finale et de toutes ses lettres capitales, érigeons maintenant le beau top 10 de l'Allemagne qui, au quasi même titre que des nations comme la Finlande, la Suède, le Royaume-Uni ou l'Islande, a offert et offre au concours ce qu'il peut présenter de mieux. Top 10!



10. Texas Lightning - No No Never (2006)

Oui car l'Allemagne c'est aussi un voyage. Voici donc de la country de Hambourg, par un groupe allemand emmené par l'Australienne Jane Comerford. Et on sait à quel point, entre Gina G et les retransmissions du concours dans le pays, l'Australie est Eurofriendly. Texas Lightning a réalisé un énorme tube en Allemagne avec No No Never et se positionnait comme l'un des favoris en 2006. Mais la finale 2006, la nuit magique de Lordi, était une finale démente (et ses demi-finales encore plus) où il n'y avait pas de place pour les multiples gagnants potentiels, du coup, malgré les cactus qui brillent et les robes de saloon, Texas Lightning n'a atteint qu'une mi-figue mi-raisin 14e place. Mais fuck, les membres du groupe ont depuis été faits Texans d'honneur par le sénateur maison. Et ça, pour une formation de Hambourg, c'est pas banal.




9. Dschinghis Khan - Dschinghis Khan (1979)

En pleine 70's extravaganza où tous les candidats viennent déguisés en sapins de Noël qui seraient invités à se dandiner au 54, l'Allemagne envoie le roi des sapins avec Dschinghis Khan, qui te kalinkaïse la scène à coup de danses de là-bas, qui te pousse des oh-oh-oh-oh et des ah-ah-ah-ah telle une arlequinesque Alla Pugacheva. Bon, pour tout vous dire, de Dschinghis Khan, on préfère quand même le merveilleux Moskau mais celui-ci peut faire l'affaire aussi. Et a, voyage toujours, très fortement influencé les Morning Musume dont le Koi no dance site est, comment dire, une espèce de copier-coller avec des nippones mimi à la place du sémillant Genghis Khan. OUH-AH! La bonne musique n'a pas de frontière. 4e!




8. Sürpriz - Reise Nach Jerusalem (1999)

Un Gipsy King au clavier, un Forban, une Native ou encore une Cleopatra ('s coming atcha) aux micros, un baluchon et zou pour Jerusalem! Eh oui, l'année où le concours a été organisé dans la sainte patrie de Dana International, quelle bonne idée de lèche-cul de faire une chanson sur Jerusalem, histoire de se mettre direct le public dans la poche! Bien joué puisque ça a marché avec toute l'Europe, cet hymne des mystères de l'Orient dont le pont clap your hands aurait tout à fait sa place dans une case de Astérix et Cléopâtre a obtenu une bien belle 3e place. Mais, contrairement à Texas Lightning, c'est le succès commercial qui n'a pas été au rendez-vous et le groupe s'est rapidement démembré.




7. Gracia - Run & Hide (2005)

Bon ok, on abuse sûrement un peu, et les lecteurs allemands qui nous suivent (coucou!) s'étouffent probablement en voyant Gracia finir 7e d'un top historique sur l'Allemagne. Mais Gracia fait partie de ces candidats dont le naufrage radeau de la médusesque option Titanic s'est fait tellement spectaculaire qu'on n'a pas pu vraiment l'oublier dans notre top. Car elle est inoubliable. Passons déjà sur les entourloupe du producteur qui a acheté lui-même des milliers des singles de sa protégée Gracia pour lui assurer une invitation à la présélection allemande en 2005. Et concentrons-nous sur, appelons un Katz un Katz, une mise à mort en 3 minutes dont le premier râle intervient dès les premières secondes: eh oui, ce You'd better run and hiiiiide inaugural est faux comme un sein de Dolly Parton. S'ensuite une joie de subtilité où le rock teutons et agrémenté d'un splendide méga-synthé qui essaie de dissimuler, en vain, les hiiiiiide réguliers de Gracia, tous plus faux les uns que les autres, jusqu'à la modulation qui promet des hide encore plus faux. Ben bingo. Les eeeuuuuouuuuh noooooOoOOOOo nooOOoo noOOOoOOoo sonnent comme une agonie et rarement une chanson aura aussi bien porté son nom. Mais nous on t'aime Gracia. 24e et dernière (avec 4 points de... Monaco et la Moldavie). Le calice jusqu'à la lie on vous dit.




6. Corinna May - I Can't Live Without Music (2002)

Reprenons un peu de couleurs. Enfin vite fait, puisque Corinna a elle aussi connu une belle désillusion en 2002, qui a succédé à d'autres désillusions auparavant. Corinna avait gagné le droit de représenter l'Allemagne en 1999 (l'année de Sürpriz!) mais a été disqualifiée car sa chanson avait tout simplement été enregistrée par quelqu'un d'autre auparavant. La foi au coeur, Corinna est revenue en 2000 et a fini 2e de la présélection avec I Believe in God. La bonne année sera 2002 et I Can't Live Without Music gagne le droit de représenter le pays. Corinna figure même parmi les favoris (bon, en 2002, je pense que si ta grand-mère s'était présentée, elle aurait été aussi parmi les favorites m'enfin)! Une revanche pour Corinna qui ne voit pas (et qui t'avoue, dans sa chanson, que sans la musique, elle mourrait *gasp* - d'où ce dandinement étrange pour celui qui n'a pas suivi) mais qui a la zik en elle. Bon c'est antisubtil mais on ne demande pas à l'Allemagne de faire de la broderie. Mais un truc s'est cassé. On sait pas si c'est la voix un peu too much de Corinna ou ses choristes qui essaient de compenser en se remuant dans tous les sens, mais plouf, 21e. Sur son site, le lendemain, Corinna annonce: c'est la vie, parfois on a de la chance, parfois on n'en a pas. Humpf. Corinna depuis a sorti un album en 2006, qui a bidé, puis a perdu son contrat. On espère qu'elle prend bien ses 5 fruits et légumes par jour.




5. Lena Meyer-Landrut - Satellite (2010)

Lena! Lena qui a apporté une 2e victoire tant attendue en Allemagne (surtout que la première, celle de Nicole dans les années 80, était quand même une horreur absolue) à un moment où toutes les pleureuses de l'ouest affirmaient qu'on ne pouvait plus gagner au-delà du mur imaginaire de Berlin. Satellite a démontré le contraire avec une pop moderne et sautillante, et qui a été classée parmi les 10 chansons à écouter l'été dernier dans Entertainment Weekly. L'Eurovision jusqu'aux Etats-Unis mesdames messieurs! Lena, sa bouille de Ellen Page et sa performance simple et classe ont fait l'affaire. Reine en son pays, elle représente à nouveau l'Allemagne cette année. Et elle devrait savoir, cette fois, qu'il ne faut pas trop trop boire dans la Green room!




4. Lou - Let's Get Happy (2003)

Doudou da-doudadoudaaaa! Voici venir Lou et ses amis interlopes en tenues de Bioman pour faire du dancefloor une vague de bonheur. Non, contrairement aux apparences, Let's Get Happy n'est pas un hymne visant à faire subir des sévices sexuels au nain Joyeux, juste de la joie, comme ça, joyeux comme les cheveux de Lou, sympathique mix entre une généreuse bûcheronne et un leprechaun schlager. Tout le monde remue, personne ne s'arrête, oui le morceau un poco stressant mais c'est aussi pour ça qu'on l'aime! Et on aime aussi le flottement qui s'empare de la danseuse en bleu qui, à 2'09, a la tête qui tourne, ne sait plus trop sur qui se tourner, et a l'air de se rendre compte d'un coup de l'endroit où elle se trouve. Les pronos donnaient en tout cas Lou bien plus bas que sa (finalement) belle 11e place à l'arrivée!




3. Michelle - Wer Liebe Lebt (2001)

Un peu de suavité après toute cette effervescence. Voici Michelle qui prend bien soin d'adoucir les futures guturalisations qui vont sortir de son gosier (et pas en douceur, elles) avec une petite pose mimi et un coucou de princesse ou de Miss à la foule (oui en 2001, le Danemark organisait le concours dans un méga-hall de gare, probablement la pire scène de toute l'histoire du concours). Au sujet de ces guturalisations, pour ceux qui croient que c'est l'allemand le problème: la partie en anglais est peut-être encore plus éprouvante. Michelle c'est un peu la ballade gloubiboulga, légère comme une fondue savoyarde, elle tient autant au coeur qu'au ventre. Surtout quand celle qui chante ceux qui "vivent l'amour" vient de rompre juste avant le concours et, humpf, a depuis enchainé dépressions et affres de la vie jusqu'à stopper sa carrière fin 2009. En attendant le fat come back? Michelle a terminé 8e en 2001, c'est bien, mais vu le niveau abyssal de l'année, c'est pas cher payé ce gras kif d'amour.

Bon, pour la première place, on a recompté et recompté nos points mais pas un moyen de départager les deux stellaires candidats qui se partagent du coup l'or pour l'Allemagne. Et c'est comme ça que ça est.



1. Joy Fleming - Ein Lied kan eine Brücke sein (1975)

Un chef d'orchestre qui tape du pied, des lalalas en veux-tu en voilà, du tu l'as vue ma harpe: l'intro de Joy Fleming est magique. Et le reste est au niveau. Joy est l'exemple vivant de la candidate qui a bidé (17e sur 19, un scandale) mais qui pourtant a traversé le temps car Ein Lied kan eine Brücke sein est devenu culte. Et le monde s'en serait souvenu encore plus si Quentin Tarantino avait eu l'idée de l'inclure comme générique de fin à Inglourious Basterds mais il n'y a pas pensé. L'orchestration en pleine extase 70's (tâte un peu ces percussions!) et le charisme naturel de Joy Fleming, un mix entre Shelley Winters, Jean-Pierre Raffarin et la Divine de John Waters font le reste. Vois ce moment on fire LALALALA à 2'25! Et elle peut être fière: sa chanson est tout simplement l'une des meilleures de l'histoire du concours. OH BA-BY!




1. MeKaDo - We're Geben a Party (1994)

Et Joy sera sûrement heureuse de partager sa 1ere place avec MeKaDo. Comme une cohérence puisque si Joy a probablement l'une des meilleures chansons du concours, les MeKaDo ont dispensé probablement l'une des meilleures performances live ever. Avec des paroles pour le moins efficaces (tu la prends, tu la remues, tu fais ça bien - on n'invente rien, écoutez le refrain), avec des choré jazz-hands wowowow, avec des têtes en harmonies, avec ce rap et ce girl power à faire pâlir les Spice Girls, avec un mix improbables de looks qui vont de la Fraisinette bikeuse à la présentatrice d'Arte, avec surtout un groupe composé d'un Minikeum vivant à la batterie (et qui est une dame), une claviériste abeille qui fait semblant de jouer (check le plan en plongée sur elle) et surtout l'Homme qui pousse des oh yeah, comment veux-tu comment veux-tu. Depuis, on imagine que les trois larronnes vivent quelque part au cœur des bois, dans la chaumière de la démence, où le feu tourne toujours dans la cheminée et où leur chanson tourne en boucle. Vivement qu'on les rejoigne. Cette invitation à la fête a fini 3e et vu le niveau de l'année, c'était vraiment le smic du smic.

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