lundi 9 mai 2011

Pourquoi France 3 + l'Eurovision = toujours et éternellement de la merde


Ce soir sur France 3 a eu lieu une émission exceptionnelle consacrée à l'Eurovision. Eh oui! 5 jours avant le concours, une émission spéciale! Pas juste un machin de 10 minutes le samedi soir avant le concours où tout le monde fait semblant d'adorer Virginie Pouchain ou Nayah, non non, une vraie soirée! Et que dire? C'était une insondable merde.

La France n'est pas un pays très Euro-friendly (parce que la France, tu comprends, vaut mieux que ça) mais bon de toute façon c'est France 3 qui s'en occupe et France 3, à part donner envie de sortir son clebs après 30 millions d'amis, peut de toute façon pas donner envie de quoi que ce soit à quiconque aurait moins de 95 ans. Et c'est là, la vraie raison du déficit d'image du concours en France. Mais là c'était assez édifiant, voici donc la recette de la meilleure pub pour ne PAS regarder le concours:

Étape 1: Quoi de mieux pour te scotcher devant ton écran qu'un montage des tubes du concours? Et hop, un coup d'André Claveau dans la gueule. Tu en reveux? Allez, un coup de Guy Mardel! Eh oui, sur France 3, on a bien compris que pour rendre le concours sexy, il fallait ressortir les sinistres fantômes des années 50 qui représentent tout ce que le concours peut avoir d'horriblement repoussoir, bravo les cons. 90% des machins montrés ne dépassaient pas les années 70 (et généralement, même pas les bons), histoire de bien ancrer tout ça dans un éternel passé.

Étape 2: Heureusement, cette célébration chauvine (et autant dire que cette daube d'émission aurait pu être présentée par Jean-Pierre Pernaut tellement on était juste dans du flatte-beauf on vaaa gaaagneeer) était l'occasion de lancer un magnéto sur toutes les belles victoires françaises. 4 merdes sur 5 (on va compter Marie Myriam dans les "bons"), le tout dans les années où il y avait genre 7 candidats. C'est vrai qu'on comprend pas pourquoi on gagne plus aujourd'hui.

Étape 3: Question posée à la mère d'Amaury Vassili par Laurent Boyer: "Qu'est-ce que ça vous fait de voir votre fils assis à côté de Corinne Hermès, de Catherine Lara?". Sans commentaire.

Étape 4: Tiens, c'est le moment du magnéto "les stars de l'Eurovision". On lance Alain Barrière.

Étape 5: Un clip sur les chorégraphies à l'Eurovision. Pour le coup, y'a plein de neuf, dont Ruslana, bravo! Retour sur Catherine Lara en plateau (ou Marie Myriam, on ne sait plus): "oui mais ils n'ont pas l'intention de gagner voyons". Aaaaah le grand complexe d'infériorité/supériorité des châtrés français qui, comme ils sont quasi incapables depuis x années d'envoyer un semblant de pop sautillante qui marche, voient forcément en tout semblant de dance/pop à choré un candidat "pas sérieux". Sérieux, c'est chanter de la flotte avec un balais dans le cul, comme dans les années 50 (c'est pas comme si c'était un show télé hein et que ça se passait dans le présent hein).

Étape 6: Mon moment préféré: Laurent Boyer qui accueille Eric Saade, le candidat suédois (applaudissements), annonce qu'il est un des favoris (et le public hue). Quelle beauté, quelle classe, c'est vrai que nous autres on vaut vraiment mieux que ce concours de beaufs. Bon ils ont ré-applaudi après (alors que la performance de Eric Saade était pourrie mais bon). On te ressort ensuite le pire: un clip sur l'année d'Amina et son résultat ex-aequo avec Carola la Suédoise de 1991, où on te raconte plein de conneries sur ladite Carola (mais tu comprends, l'étranger, c'est forcément le grand méchant loup, on s'en fout si on raconte des conneries) tout ça dans un élan nationalisto-pourri qui s'achève sur un panneau AMAURY VASSILI / ERIC SAADE, FRANCE / SUEDE, LA REVANCHE! Ah, la tristesse, la tristesse, la tristesse. Gros beaufs.

Étape 7: Alice Dona arrive sur le plateau.

Étape 8: Julie Zenatti vient chanter (oui, tu vas te taper toute la clique chiasseuse de Daniela Lumbroso).

Étape 9: En fin d'émission, un "clip sexy". Composé pour moitié de ralenti sur des meufs qui portent des robes. Tristes tristes tristes bouffons. Laurent Boyer qui ajoute "du sexy, il y en aura sûrement samedi!". Tristesse.

Étape 10: Le candidat italien, Raphael Gualazzi, vient chanter. Catherine Lara fait la lecture pendant que le mec chante.

Non c'était un supplice. On essaie de te rendre l'Eurovision attractif, au final tu as juste une machine à fabriquer des beaufs, et un musée des horreurs du concours avec toutes les vieilleries glauques qui viennent péniblement radoter sur le plateau. Pas un mot sur l'évolution qu'a connue le concours depuis 10 ans, que des images de "ah c'est de la merde hein? Ah bah on veut gagner quand même". Et autour, tout le monde qui se gargarise de la génialitude extraordinaire et modernissime de notre candidat Cocorico 2011. TF1 n'aurait pas fait pire.

Bon, la bonne nouvelle c'est de se rendre compte que si Linda Bengtzing avait gagné pour la Suède, elle aurait peut-être eu à se compromettre dans ce traquenard. Linda, tu es mieux là où tu es!

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